mercredi 9 septembre 2015

Alex, une exposition de Pauline Bastard

Poursuivant sa trajectoire auprès des artistes émergents, le Collège des Bernardins et le commissaire Gaël Charbau s’associent aux Audi talents awards pour proposer à l’artiste Pauline Bastard de s’emparer de l’ancienne sacristie. Elle y présentera la première exposition de son projet Alex.

« Alex Todo, 114 rue Villiers de l’Isle-Adam, 75020 Paris ».

Voici une manière possible, parmi tant d’autres, d’exister dans la société ; une preuve de sa présence sur terre. C’est aussi l’une des nombreuses « traces de réalité » qu’a donné Pauline Bastard à Alex, personnage qu’elle a inventé et qu’elle tente d’introduire dans la société. En s’interrogeant sur ce qui constitue l’être, Pauline Bastard entremêle de façon poétique et facétieuse le réel et l’imaginaire, utilise l’invraisemblance qu’elle peut ressentir face à la réalité pour construire des fictions. Son travail s’articule souvent autour d’objets du quotidien récupérés, dont elle révèle le formidable potentiel onirique et les histoires virtuelles qu’ils recèlent.

Pour Alex, comme pour sa précédente pièce Les Etats de la Matière – qui présentait le démantèlement d’une maison dont tous les matériaux étaient dispersés dans la nature environnante – l’artiste documente le processus d’une situation initiale qu’elle invente. Le postulat de départ de ce nouveau projet s’inscrit dans la lignée de ses travaux : vivre une expérience sans trop savoir où cela pourra la mener… et laisser agir l’imprévu. Une autre composante de son travail est d’avoir intégré des personnes dans son dispositif de création, une manière de donner corps à ses idées. Ainsi, pour cette exposition, elle a réuni un groupe de professionnels (une anthropologue, une costumière, une philosophe, un avocat, une scénariste et une psychanalyste) pour penser les actions d’Alex, dont l’identité culturelle, sociale ou administrative se révèle au fil des situations qu’il rencontre.

L’histoire-exposition imaginée par Pauline Bastard montre, à travers une installation composée de vidéos et d’objets, le cheminement du projet, depuis les images du casting d’Alex jusqu’à son organisation à travers les réunions du groupe d’experts. Des scènes de vie sont aussi présentées, le tout formant des couches saturées d’éléments se parasitant les uns les autres, comme les souvenirs. Avec ce dispositif, l’artiste crée un jeu de complicité avec le spectateur, en jouant avec son imagination, son attente et son désir. Elle décortique ce qui constitue une identité, les relations sociales, le « vivre ensemble »… autant de thèmes qui font écho aux réflexions humanistes du Collège des Bernardins.

Alex représente son projet le plus ambitieux et le plus singulier : « Il est la question que je me pose depuis toujours. Comment se construit-on, avec et malgré cette part d’immaitrisable, d’incontrôlable que comporte la vie. A travers cette installation, je partage cette question avec tout le monde. Ce qui est en reste, c’est l’ouverture d’une zone de réflexion ».

L’exposition au Collège des Bernardins sera la première manifestation de cette expérience inédite. Un préquel d’Alex sera présenté parallèlement à la Galerie Eva Hober du 10 octobre au 14 novembre 2015.

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