vendredi 18 octobre 2013

EUGENE VON BRUENCHENHEIN / AMERICAN BEAUTY GALERIE CHRISTIAN BERST / 18 OCTOBRE-23 NOVEMBRE

Pour la première fois en Europe dans une galerie depuis plus de 20 ans, la galerie christian berst présente une exposition monographique de l’artiste américain Eugene Von Bruenchenhein (1910-1983), du 17 octobre au 23 novembre 2013.

Grâce à une oeuvre photographique abondante, principalement des clichés de sa compagne, la renommée d’Eugene Von Bruenchenhein dépasse largement le cercle des amateurs d’art brut. On peut actuellement admirer ses tirages dans le pavillon international de la Biennale de Venise et, récemment, une pièce entière lui a été consacrée dans l’exposition «An Alternative Guide to The Universe» à la Hayward Gallery à Londres.

Eugene Von Bruenchenhein, né le 31 juillet 1910 dans l’Etat du Wisconsin (Etats-Unis), perd sa mère à l’âge de 7 ans et travaille très tôt comme boulanger, fleuriste puis épicier. De corpulence fragile, il travaille toute la journée dans l’intimité de sa cuisine et se livre dans le plus grand secret à une production artistique quasi obsessionnelle, persuadé qu’être né l’année du passage de la Comète de Halley est la preuve irréfutable que les dieux l’ont doté d’un génie artistique. «Je viens d’un autre monde», a-t-il l’habitude d’affirmer.

Il épouse en 1943 Eveline Kalke, de 10 ans sa cadette, qui devient sa muse, l’inspiratrice et le sujet, direct ou indirect, de l’ensemble de son art. Il la rebaptise du prénom de Marie. La photographie devient alors son principal mode d’expression.
Il effectue des centaines de portraits de Marie parée de différents attributs — décorations de Noël, tissus à motifs, couronnes de cuivre — dans des poses souvent érotiques, installée sur une chaise devant un décor fabriqué de toute pièce.
Marie est, tour à tour, déesse, reine, star, séductrice ou ingénue. Eugene développe ses photos dans son évier et découvre la double exposition qui leur confère une touche de surréalisme à la Man Ray. D’autres fois, il colorise les clichés à la main.

Parallèlement à cette création débridée, il réalise quelques toiles conventionnelles. Néanmoins, cette activité va prendre un essor particulier: en 1954, le développement de la bombe à hydrogène affecte profondément Eugène et marque le début d’une série de peintures expérimentales à l’huile qu’il applique avec ses mains ou des pinceaux confectionnés avec des cheveux de Marie. Enfin, Eugène Von Bruenchenhein entreprend d’exécuter des sculptures à partir d’os de poulets ou de dinde.

Son oeuvre, découverte peu après sa mort le 24 janvier 1983 (à l’âge de 72 ans), fut exposée dès septembre 1983 au musée John Michael Kohler Arts Center de l’Etat du Wisconsin. En 1997, Harald Szeemann, alors commissaire de la biennale d’art contemporain de Lyon consacrée à la figure de l’Autre, lui fait une place de choix. En 2005, l’exposition «Create and be recognized, Photography on the edge», organisée à Chicago, en plus de lui emprunter son titre, le consacre définitivement et lui offre la reconnaissance d’artistes comme Cindy Sherman. Ses clichés sont actuellement à l’honneur à la Biennale de Venise, tandis qu’une salle vient de lui être consacrée dans l’exposition «An Alternative Guide to The Universe», à la Hayward Gallery (Londres).

Publication: catalogue bilingue (fr|en) de 170 p., avec un texte de Adrian Dannatt,

Vernissage : jeudi 17 octobre 2013, de 18h à 21h

Galerie Christian Berst. Art brut Paris
Passage des Gravilliers. 10, rue Chapon Paris 3e
www.christianberst.com
Mardi-Samedi de 14 à 19 h