jeudi 25 juin 2015

Hector Zamora - La réalité et autres tromperies

Aux confins de la sculpture et de l'architecture, l'artiste mexicain Héctor Zamora transcende l'espace d'exposition conventionnel, le redéfinit et le réinvente sans cesse, générant une friction entre l'espace privé et public, l'extérieur et l'intérieur, l'organique et le géométrique, le sauvage et le méthodique, le réel et l'imaginaire.

Empruntant au vocabulaire et aux techniques de l'architecture, Héctor Zamora fait usage de matériaux simples, pauvres, tels que les tôles, les briques, les bâches plastiques, les pneus, les bidons, des éléments tels que les caravanes, les cabanes et les auvents — autant d'éléments récurrents des habitats de fortune que l'on retrouve aux abords des villes en Amérique Latine ou en Europe — pour réaliser des structures légères et éphémères, organiques, qui entrent en résonance avec les lieux dans lesquels elles sont inscrites.

Méticuleux, toujours attentif au contexte dans lequel il s'insère, à son histoire, à sa configuration, à son organisation sociale et politique, Héctor Zamora en appelle à la participation du spectateur et questionne l'usage quotidien des lieux dans lesquels nous vivons, cherche sans cesse à les subvertir, à les mettre en lumière voire à en modifier le fonctionnement. En fin tacticien, il joue avec les possibilités, les contraintes et les failles de l'institution afin de ménager des espaces de liberté en acte, de générer des réactions.

En 2004, avec Paracaidista, Héctor Zamora ajoutait ainsi le long de la façade du centre d'art Carrillo Gil de Mexico une structure parasitaire, dans laquelle il s'installa le temps de l'exposition. En 2007, il appliquait un miroir double face à la vitrine du Musée d'art contemporain de San Diego, renvoyant visiteurs et passants à leur propre image. En 2009, il remplissait jusqu'à ras-bord deux appartements du centre-ville de Bogota de 14 tonnes de bananes plantains, dont les façades vitrées donnèrent à voir au passant durant 20 jours la dégradation des fruits du vert au noir. La même année, il imaginait avec Sciame di Dirigibili une grande manifestation de zeppelins multicolores dans le ciel de Venise, largement publicisée par voie d'affiches. L'un de ceux-ci se retrouvait, suite à un incident inexpliqué, pris dans l'enceinte de l'Arsenale, entravant le passage des visiteurs de la Biennale.

A l'occasion de son exposition personnelle, Héctor Zamora investit la grande salle du Frac des Pays de la Loire en y installant 17 caravanes (autant qu'il était possible d'en mettre) dont les ouvertures ont été obstruées par des planches de bois, formant un campement labyrinthique et oppressant à travers lequel les visiteurs sont invités à se frayer un chemin, avec pour seul horizon la prochaine caravane.

Héctor Zamora, provoque ainsi une rupture entre le trop-plein de l'espace d'exposition et le vide de la prairie autour du Frac, désamorce la distance qui prévaut habituellement vis-à-vis des œuvres d'art tout en obstruant le regard, provoque chez le visiteur une sensation de désorientation et de suffocation. Ce faisant, il relaie à sa manière une actualité française dure et tenace, celle d'occupations et d'expulsions quotidiennes, celle de vies réduites à l'errance, fugitives à nos regards.
Héctor Zamora présente également quatre vidéos récentes.

En juillet, le public nantais pourra par ailleurs admirer aux Galeries Lafayette Brasil, bicyclette délirante sur laquelle repose en équilibre précaire un mur de briques, l'un des matériaux fétiches de Héctor Zamora, en même temps que l'élément de base de l'architecture locale. L'œuvre est autant un hommage au sens de l'équilibre des maçons brésiliens qu'une métaphore de la fragile construction que constitue le Brésil.

Héctor Zamora
La réalité et autres tromperies

13 juin-11 oct. 2015
Carquefou. Frac Pays de la Loire

Giulia Andreani, Kader Attia - Sans tambour, ni trompette. Cent ans de guerres (Chap. II)

Le projet curatorial «Sans tambour ni trompette – Cent ans de guerres» est conçu comme une réponse à la commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Contre les célébrations mémorielles déconnectées du présent, l'exposition s'inscrit dans le récit de l'Histoire en étirant la Grande Guerre aux guerres qui l'ont suivie et aux guerres en cours. Sans tambour, ni trompette, la Der des Der a failli à ses promesses. Les guerres jaillissent et rythment une histoire et une mémoire collective.

Pensé comme la suite du premier chapitre de l'exposition inauguré au centre d'art La Graineterie à Houilles, le deuxième chapitre de «Sans tambour ni trompette – Cent ans de guerres» est aujourd'hui présenté à L'Artothèque, Espaces d'art contemporain de Caen. Un choix hautement symbolique, puisque la ville a été rasée à 70% par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale. En Normandie, les questions du souvenir et de la commémoration sont prégnantes, années après années. La ville, les hommes et la terre sont meurtris.

Les œuvres de Giulia Andreani, Damien Deroubaix, Kader Attia, Léa Le Bricomte, Claude Lévêque, Morgane Denzler, Sophie Ristelhueber, Erwan Venn, Harald Fernagu, Delphine Pouillé, Régis Perray, Khaled Jarrar et Martha Rosler, développent les récits de l'Histoire. Qu'ils adoptent un point de vue symbolique ou critique, les artistes réfléchissent chacun à la portée sociale, politique et humaine des conflits abordés. Les œuvres nous permettent de penser le passé à partir du présent. Avec un vocabulaire pluriel (formel et conceptuel), ils s'attaquent à différentes guerres à travers le corps, la terre, l'archive, l'objet, les mots ou encore le propre vécu de l'artiste.

Ainsi, les œuvres nous parlent de la Première Guerre mondiale à travers ses soldats et notamment la figure du Poilu, de la Seconde Guerre Mondiale à travers ses armes, mais aussi de conflits contemporains qui touchent différents pays comme la Palestine, le Liban et l'Iraq. En faisant le choix de croiser des moments discordants de l'Histoire des guerres dans le monde, ce projet propose une réflexion où les pratiques de l'appropriation et du récit génèrent une pensée de la continuité des conflits et plus largement de la violence humaine. En tant que témoins ou passeurs, les artistes de l'exposition affirment un positionnement fort et un regard critique sur des évènements qui constituent notre présent.

Giulia Andreani, Kader Attia
Sans tambour, ni trompette. Cent ans de guerres (Chap. II)
27 juin-26 sept. 2015
Caen. Artothèque de Caen

mercredi 24 juin 2015

Exposition plein air : ALBUM-SOUVENIRS D'UN JARDIN PARTICULIER

A la veille de l'ouverture du chantier de rénovation du musée, une exposition dans le jardin Albert-Kahn présente des photographies et récits collectés auprès des visiteurs et habitués du lieu. Les photographies collectées et des bribes d'entretiens sont présentées sous forme de 9 bouquets d'images répartis sur l'ensemble du site lors d'une exposition plein-air du 30 mai au 30 août 2015.

En 2014, Maïda Chandèze-Avakian, ethno(photo)graphe, a mené des entretiens auprès des visiteurs et des riverains qui côtoient le jardin, des jardiniers qui le choient, des anciens qui l'arpentent toujours, des amoureux qui s'y retrouvent, des enfants qui l'explorent, des commerçants du quartier... À cette occasion, une collecte de photographies personnelles a été menée afin de rassembler les images amateurs constituant l'album-souvenirs de ce jardin particulier qui a ouvert ses portes en 1937.

Cette étude a aussi permis de mieux appréhender le public du musée. Elle amorce une réflexion sur l'inscription du musée dans la mémoire collective, la perception du jardin de l'intérieur et de l'extérieur, le croisement des points de vue des différents types d'usagers et de leur niveau d'appropriation du site.

Un catalogue regroupant témoignages, portraits de visiteurs et photos familiales sera publié en juin 2015.

Ce rendez-vous s'inscrit dans la programmation de la vallée de la culture des Hauts-de-Seine.

Albert-Kahn, musée et jardin départementaux
Banquier philanthrope, Albert Kahn (1860-1940) a investi la majeure partie de sa fortune personnelle au service de la recherche de la paix et du dialogue entre les cultures à travers la mise en place de diverses fondations.
De cet ensemble foisonnant restent les Archives de la Planète, fruit du travail d'une douzaine d'opérateurs envoyés sur le terrain entre 1909 et 1931, afin de saisir les différentes réalités culturelles par l'image en couleur et animée, et un jardin à scènes, synthèse poétique et vivante qui permet de sensibiliser le promeneur à la coexistence harmonieuse des diversités. Le site reçoit aujourd'hui plus de 100 000 visiteurs par an.

La rénovation du musée Albert-Kahn en quelques mots...
- 4 600 m² de surface utile totale
- Un nouveau bâtiment de 2 300 m² et 9 bâtiments à rénover
- Préservation du jardin existant
- Création d'un parcours de référence
- Présentation renouvelée et modernisée des collections

Albert-Kahn, musée et jardin départementaux
Adresse : 10-14, rue du Port - 92100 Boulogne-Billancourt
Renseignements : 01 55 19 28 00 - albert-kahn.hauts-de-seine.net

mardi 23 juin 2015

DU 6 OCTOBRE 2015 AU 15 JANVIER 2016 L'EXPO CONTRE-ATTAQUE !

C’est sans doute la plus grande franchise de l’histoire du cinéma, mais aussi l’une des plus rentables. Son influence sur la pop culture de ces 30 dernières années est colossale et ses personnages iconiques sont profondément ancrés dans l’imaginaire collectif. Autant de raisons qui ont poussé la galerie d’art Sakura à monter une toute nouvelle exposition autour de cette saga mythique qu’est Star Wars. 230 m2 lui sont ainsi entièrement consacrés autour d’une scénographie créative et spectaculaire. Une plongée dans l’univers décalé et très inspiré d’artistes internationaux de renom, à venir admirer dès le 6 octobre prochain au cœur de Paris.

34 artistes réunis au coeur de Paris pour réinterpréter le mythe

Après le succès de sa précédente exposition sur le thème de Goldorak, la galerie Sakura convie les personnages de Star Wars à rejoindre le centre de Paris pour un évènement qui s’annonce extraordinaire à plus d’un titre ! 150 œuvres seront exposées, dont la plupart inédites, à l’image d’une installation de 12 totems de 2,50m représentant Dark Vador et réalisée par l’artiste Alexandre Nicolas.
12 mois ont été nécessaires pour mettre en place cette exposition hors normes. Un travail colossal qui intéressera autant les fans de la première heure que les geeks assumés, les amateurs d’art contemporain comme les collectionneurs.

Pendant 4 mois, les réalisations (sculptures, photographies, illustrations...) de 34 créateurs de renommée mondiale seront ainsi mises en scène sur 230 m2. Contemporaines, décalées, surprenantes, intrigantes... Aucune ne laissera les visiteurs indifférents, chacun des artistes ayant eu à cœur d’exprimer sa propre vision du mythe.

Ce sera notamment le cas avec : le détournement de photos historiques et ico- niques d'Agan Harapah ; la version Renaissance de Sacha Goldberger ; les scènes ultraréalistes en LEGO® imaginées par le photographe Finlandais Vesa Lehtimäki ; les photomontages et collages insolites autant qu’anachroniques de Daniel Polevoy ; ou encore l’impressionnant travail photographique de Thomas Dagg, qui fait entrer de plain-pied la mythologie Star Wars dans notre réalité.

La galerie a Également invité 11 street artists

POUR RÉINTERPRÉTER LES CASQUES DES STORMTROOPERS: ALBEN, ALI, CHANOIR, JOHANNE8, KASHINK, MADAME MOUSTACHE, NOSBÉ, PIMAX, SIXO, SMOH ET TETAR.

Star Wars : un empire planétaire

Dans les années 70, au sortir de deux succès critiques (THX 138 et American Graffiti), George Lucas propose à la 20th Century Fox le scénario d'un film de science-fiction alliant quête initiatique, western spatial, mythologie et combats intergalactiques. Le studio se laisse finalement convaincre et le film est un véritable raz-de-marée au box-office : le mythe Star Wars est né !
En 6 épisodes réalisés sur près de 40 ans, la Guerre des Etoiles (en français) devient un véritable phénomène de société. La saga se voit considérablement étendue à la fois par le biais du merchandising et avec l’aide des fans, qui s’approprient l’histoire. Celle-ci est également élargie et approfondie parallèlement par divers médias : livres, jeux vidéo, bandes dessinées... Progressivement, Star Wars devient un produit de consommation mondial, qui transcende les générations. S’appuyant sur un vecteur universel (le bien et le mal) et porteuse d'un message qui l'est tout autant (le bien triomphe toujours), la saga des étoiles résonne toujours dans les cœurs, aujourd'hui et pour longtemps encore...

Ils participent à l’exposition...

SACHA GOLDBERGER

Photographe Français, auteur de la légendaire série Mamika, Sacha Goldberger a créé un buzz international avec sa série Super Flemish, qui compte pas moins de 52 photographies. Une galerie de portraits à la Flamande, où Super Héros et personnages emblématiques de Star Wars prennent la pose, à la fois mélancholiques et drôles. Un détonnant mélange de culture et d’époques. Ces exceptionnels portraits encadrés de moulures baroques, reconstituent le clair obscur des grands peintres Flamands et créent un contraste saisissant avec l’imagerie glorieuse des héros de la contre culture pop américaine.

VESA LEHTIMÄKI

Cet artiste Finlandais, passionné de cinéma, a choisi d’emprunter les LEGO® de ses enfants pour les mettre en scène devant son objectif. Il recrée ainsi des situations, intimistes et baignées de lumière, de films cultes comme Star Wars ou Indiana Jones. Ses clichés, à admirer lors de la prochaine exposition de la galerie Sakura, nous invitent dans le quotidien des Stormtroopers et autres Ewoks, patrouillant de nuit dans une neige hyper réaliste... qui n’est autre que de la levure ! Les jeux de lumière, particulièrement travaillés, détachent les silhouettes dans l’ombre et les jouets prennent vie sous les yeux du spectateur ébahi.

DANIEL POLEVOY

Ce photographe Ukrainien s’est rendu célèbre par ses séries de photomontages et de collages. Il a, en effet, juxtaposé et mélangé des images d’archives et des représentations de personnages iconiques, issus de la culture populaire moderne, pour créer des œuvres insolites et totalement anachroniques, mais largement em- preintes d’humour et d’ironie. Lors de l’exposition qui se déroulera prochainement à la galerie Sakura, les visiteurs pourront notamment apprécier son Yoda prussien ou encore son Dark Vador en proie au doute.

AGAN HARAHAP

En invitant des icônes de la pop culture dans des photographies d’événements historiques, Agan Harahap signe l’une de ses séries les plus réussie visuellement et intellectuellement. Intitulée Super Histoire, elle invite le spectateur à s’interroger sur notre histoire et à se demander qui étaient vraiment les héros du passé. On y voit ainsi Dark Vador siégeant à la conférence de Yalta, entre Churchill, Roosevelt et Staline, ou quittant une scène de massacre pendant la guerre du Viet Nam, mais aussi les Stormstroopers veillant sur le corps de Mao Zedong. Autant d’œuvres qui ne manqueront pas d’interpeller les visiteurs de « L’expo contre-attaque ».

THOMAS DAGG

Les visiteurs de la galerie Sakura apprécieront également le travail de ce photographe Canadien, qui a transposé avec talent et subtilité l’univers Star Wars dans notre quotidien. Ses insertions et juxtapositions souvent discrètes, mais toujours parfaitement réalisées, en noir et blanc, font voyager l’imaginaire. Une série en hommage à l’enfance et à l’obsession de l’artiste pour cette saga, dont l’influence a été majeure dans sa vie comme dans son œuvre.

... MAIS AUSSI

ALBEN (sculpteur) ALI (street artist)
BENJAMIN BÉCHET (photographe) CHANOIR (street artist)
PABLO CIALONI (illustrateur) DAVID EGER (photographe)
LEWIS FORDE (illustrateur) HYPERACTIVESTUDIO (illustrateur) STEPHEN HOLLINGSWORTH (photographe) IDEEALIZSE (illustrateur) JOHANNE8 (street artist) KASHINK (street artist) ANTHONY KNAPIK BRIDENNE (photo) GUILHEM LASCAUX (photographe) MARCUS MOK (illustrateur) MADAME MOUSTACHE (street artist) ROB MURRAY (photographe) ALEXANDRE NICOLAS (sculpteur) MARC NINGHETTO (photographe) NOSBÉ (street artist) DANIEL PICARD (photographe) PIMAX (street artist) IAN POOL (photographe)
SIXO (street artist) SMOH (street artist)
MARC TRAUTMANN (photographe) CIHAN UNALAN (photographe) PETE WARE (illustrateur) TETAR (street artist)

L’expo contre-attaque

Du 6 octobre 2015 au 15 janvier 2016
Galerie Sakura
21, rue du Bourg Tibourg - 75004 Paris
Entrée libre et gratuite du mardi au vendredi de 12h à 20h, les samedis et dimanches de 11h à 20h.

À propos de la galerie Sakura
En 2010, Jean-Baptiste Simon et Matthieu Taravella, passionnés d’art contemporain, décident d’ouvrir la galerie Sakura, afin de faire partager leur passion et de découvrir des artistes venus de tous horizons. Ils intègrent notamment au sein de leur catalogue de nombreux artistes émergents. Tous les trois mois, ceux-ci sont mis en lumière dans le cadre d’expositions thématiques dans leurs deux galeries situées à Bercy Village et dans le Marais. La galerie se distingue en proposant des œuvres originales et rigoureusement sélectionnées. L’entrée y est libre et gratuite.

lundi 22 juin 2015

BETHAN HUWS / ZONE MAISON D’ART BERNARD ANTHONIOZ NOGENT-SUR-MARNE

La Maison d’Art Bernard Anthonioz présente la première exposition personnelle en France de Bethan Huws.
Autour de son film Zone un ensemble d’œuvres (film, sculptures, dessins, installations, croquis et notes) dialogue avec la quiétude et l’ambiance bucolique du parc de la Maison d’Art.

Vivant entre Berlin et Paris, Bethan Huws s’amuse de l’étrangeté de certaines connexions entre mots, concepts et images. Au travers de ses différents médiums, elle interroge de façon malicieuse le langage, ses jeux, ses matérialisations, ses mécanismes de construction, ses stratégies comme ses traductions.
Mots voisins ou similaires, citations ou affirmations se trouvent transférés dans le champ de l’art pour appuyer les contradictions, les déplacements de sens ou les attentes éventuelles qu’ils suscitent. Les éléments textuels — comme dans sa série Vitrines mise en scène dans un mobilier «administratif» — tendent à encourager les associations de pensées autour de l’importance de l’art et de sa relation à la vie même. Interrogeant l’acte de communication de l’artiste avec le public, Bethan Huws invite également à définir ce qui donne et constitue la valeur de l’œuvre, en filiation directe avec la pensée de Marcel Duchamp.

L’influence de Duchamp et de son univers est manifeste. Elle s’enrichit des croisements répétés avec la figure de Guillaume Apollinaire qui, comme Duchamp et elle, nourrissait une passion pour le calembour ou la contrepèterie. Ces références sont réunies dans Research Notes (2007-2008) où Bethan Huws met en exergue les relations entre leurs œuvres et leurs textes à travers une installation regroupant dessins, notes manuscrites, collages, cartes postales, notices de dictionnaires et reproductions d’œuvres.

C’est sous cette même double influence que se place son film Zone réalisé en 2013 à partir d’un poème d’Apollinaire. Il est construit grâce à un collage de séquences «ready made» issues de films documentaires animaliers et met en œuvre un double mouvement : de la récitation du poème vers l’image, de l’image vers le texte dit. Le film évoque en filigrane le contenu et l’atmosphère du poème sans pour autant l’illustrer.

Au-delà du rapport étroit à la question du langage et à l’inspiration de Duchamp et d’Apollinaire, Bethan Huws en appelle au regard du visiteur à l’œuvre et à l’artiste et affirme que «les artistes interprètent le monde et, ensuite nous interprétons les artistes».

Bethan Huws est une artiste galloise née en 1961. Elle vit entre Berlin et Paris.
Elle est représentée par la galerie Tschudi à Zuoz (Suisse).

MAISON D’ART BERNARD ANTHONIOZ (MABA)
La Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (FNAGP) a ouvert en 2006 à Nogent-sur-Marne la Maison d’Art Bernard Anthonioz (MABA), centre d’art destiné à promouvoir et diffuser la création contemporaine, à encourager l’émergence de projets expérimentaux.
La Fondation organise à la Maison d’Art Bernard Anthonioz 5 expositions par an principalement autour de la photographie et du graphisme dans leurs modes d’expression les plus innovants, mais aussi en accueillant d’autres propositions plastiques qui interrogent l’histoire ou la mémoire, le territoire et l’environnement, ou encore la représentation cinématographique. La Maison d’Art Bernard Anthonioz, membre du réseau Tram Ile-de-France, mène une politique active des publics et anime de nombreuses manifestations autour des expositions qu’elle organise.

RENDEZ-VOUS
Les petits parcours (à partir de 6 ans)
Mercredi 24 juin à 15h
Découverte de l’exposition en famille. Des activités ludiques permettront aux enfants de se familiariser avec l'espace d'exposition et les œuvres de Bethan Huws. Le petit parcours s'achève sur une note sucrée lors d'un goûter partagé avec petits et grands.

ACCÈS
Maison d’Art Bernard Anthonioz
16, rue Charles VII. 94130 Nogent-sur-Marne
http://maba.fnagp.fr

Ouvert au public (entrée libre), les jours de semaine de 13h à 18h
Les samedis et dimanches de 12h à 18h. Fermeture les mardis et les jours fériés
RER A : Nogent-sur-Marne puis bus 114 ou 210, arrêt Sous-préfecture
RER E : Nogent-Le Perreux puis direction Tribunal d’instance
Métro ligne 1 : Château de Vincennes puis bus 114 ou 210, arrêt Sous-préfecture

vendredi 19 juin 2015

Exposition estivale de Tourrette-Levens : MARIONNETTES CIRCUS

Du 13 juin au 13 septembre 2015, Tourrette-Levens accueille sa traditionnelle exposition d’été. Cette commune, véritable musée à ciel ouvert, ouvre ses portes à un événement artistique estival destiné à un public familial. En 2014, les visiteurs pouvaient découvrir l’exposition "Les magiciens, maîtres du mystère". Cette année, les marionnettes sont à l’honneur au sein de l’espace culturel, en plein cœur du village.

Cette exposition "Marionnettes Circus" mettra en scène dans des décors de cirque une trentaine de personnages de l'univers du cirque : magiciens, clowns, trapézistes, etc. Ainsi qu'un spectacle "Les marionnettes font leur cirque !", création du marionnettiste, scénographe et décorateur Loic Bettini qui présente, dans un décor de piste, des numéros de marionnettes circassiens et poétiques, accompagnés de musiques traditionnelles de cirque et de poèmes.
Loïc Bettini fait prendre vie à ses personnages à fils, ses gestes leur donnent une liberté de mouvement occupant l'espace sur des musiques correspondant à leur personnalité. Les maquillages et costumes sont présents pour relever les caractères de chaque personnage.

Ce spectacle sera présenté tous les dimanches à compter du 14 juin, à raison de deux représentations : à 16h et à 17h. Deux séances supplémentaires sont prévues le samedi 15 août à 16h et à 17h. A noter que l'entrée sera gratuite.

"Cette exposition spectacle de marionnettes à fils est née d'une envie de mêler ma passion du théâtre et du cirque. Je fabrique mes marionnettes, masques et costumes depuis 25 ans, je fait la mise en scène, les décors, le choix des musiques et l'interprétation.
La marionnette me permet l'expression poétique par excellence, donner une âme, une vie, à un objet. Ce vecteur entretien une relation avec le spectateur venu pour rêver, pour se distraire et faire un voyage ludique. L'univers du cirque pour les marionnettes me donne la possibilité de magnifier le côté visuel pour ce spectacle haut en couleurs, et de multiplier les personnages dans un jeu ludique, drôle et poétique. Ce mélange de marionnettes, cirque, poèmes donne une possibilité de faire naître ou de retrouver la part d'enfance que chacun porte en soi."
Loïc Bettini

A propos de Loïc Bettini
La carrière de Loïc à débuté à Avignon en Juillet 1987. C'est à cette époque qu'il a joué son premier spectacle "Marionnettes à fils manipulées à vues et musiques" sur la Place du Palais des Papes.

Cinq ans plus tard, il rejoint le cirque Arlette Gruss, entre 1992 et 1995. Il partira en tournée pour deux saisons avec quatre numéros de marionnettes et masques poétiques visuels mis en musique et en lumière sous un chapiteau de 2000 places. Ces deux ans au sein du cirque Arlette Gruss feront découvrir à Loïc Bettini 120 villes de France et de Navarre sous le plus beau chapiteau de France.

Après ses deux ans de tournée, Loïc ouvre un atelier-théâtre "Marionetka" à Biot. Il crée aussi plusieurs spectacles au fil du temps dont "Un regard suffit", "Fables fabuleuses" ou encore "Je veux vivre dans ce rêve".
A partir des années 2000, il installe un atelier à la fondation Nall (Vence) ainsi qu'au Cap Corse (qui lui sera fermé par la suite), il met également beaucoup d'autres spectacles en place.

C'est en 2012 que l'artiste commence à faire des expositions/spectacles à la période estivale à Tourette-Levens.

Informations pratiques

ENTRÉE GRATUITE

Exposition à l’Espace culturel, du 13 juin au 13 septembre 2015, de 14h à 19h.

Spectacles de Loïc Bettini tous les dimanches, deux représentations : à 16h et à 17h. Puis 2 séances supplémentaires le samedi 15 août à 16h et 17h.

Le village est situé à seulement 20 minutes de Nice – Sortie Autoroute N° 55 Nice Est.
Les parkings du village sont gratuits.

Renseignements : tourrette-levens.org

jeudi 18 juin 2015

Valérie Jouve : Corps en résistance

Après des études d'anthropologie, Valérie Jouve suit l'enseignement de l'Ecole nationale supérieure de la photographie d'Arles avant de devenir photographe et cinéaste. Elle appartient à la génération de ces artistes qui, en France, se sont éloignés de la grande tradition humaniste des reportages photographiques, sans pour autant en rejeter complètement les éléments essentiels.

Les photographies et les films de Valérie Jouve relèvent tout autant de l'art contemporain et du documentaire de création que de l'anthropologie et de la sociologie. Donnant à voir des personnages en mouvement et des architectures, ils interrogent la présence du corps dans la ville et les manières d'habiter l'espace. Les deux sujets classiques du paysage et du portrait sont associés de telle sorte que, dans la densité de situations urbaines, prennent place des scènes hautement chorégraphiées.

Les compositions photographiques de Valérie Jouve esquissent un espace trouble, volontairement indéterminé, que souligne le «Sans titre» de ses corpus d'images. Formant un ensemble ouvert, complété par l'artiste au fil du temps, chaque corpus est identifié par un sous-titre générique précisé entre parenthèses : Les Personnages, Les Façades, Les Passants, La Rue, Les Situations, Les Arbres...

La sélection présentée au Jeu de Paume couvre plus de vingt ans du travail de l'artiste. Le parcours crée une tension entre ces images fixes et une série de films interrogeant la ville et ses marges, depuis Grand Littoral et Traversée jusqu'à la nouvelle pièce de Valérie Jouve, Blues. Réalisée spécialement pour cette exposition, Blues évoque le problème du pouvoir abusif de certains sur d'autres (pays, hommes).

Valérie Jouve est partie au Guatemala filmer et photographier ce qu'il advient du paysage après l'arrivée et l'exploitation du sol par les gringos, comme les appellent les indiens natifs. Composée d'un ensemble de cinq séquences filmiques projetées, de photographies, de textes et de son, cette œuvre se construit autour d'une figure principale, Tania Carl, chanteuse de blues, partie de France pour le Guatemala.

A la façon d'une composition musicale, Valérie Jouve envisage l'accrochage de «Corps en résistance» de manière à produire un mouvement dans lequel le spectateur est aussi acteur. Elle explique: «Je cherche à évoquer une certaine intensité du monde vivant. Je travaille l'habitation d'un espace et souhaite que les spectateurs vivent une expérience de cet espace-là, au travers des images.»

Les corps sont habités par l'espace qu'ils parcourent, ils deviennent parfois machinaux tant la répétition des gestes du quotidien les façonnent. Les Situations, Les Parcours et Les Sorties de bureau illustrent la mécanique des corps opérant un déplacement entre l'espace intérieur et l'espace public.

Dans l'œuvre de Valérie Jouve, les espaces urbains ou périurbains sont marqués par les ensembles bâtis, excluant la terre. Certaines images représentent des espaces génériques à la géométrie implacable, alors que d'autres images mettent en scène l'être humain, à échelle réelle, comme une puissance active dans la ville et un appel à l'action.

Valérie Jouve est née à Saint-Etienne en 1964. Elle vit à Paris.

Valérie Jouve
Corps en résistance
02 juin-27 sept. 2015
Paris 8e. Jeu de paume

Jacques Flèchemuller, Gregory Forstner : Des statistiques terrifiantes

L'exposition «Des statistiques terrifiantes» trouve son origine dans la rencontre circulaire de quatre artistes qui se sont reconnus par-delà l'Atlantique: Gregory Forstner et Jacques Flèchemuller qui partagent leur vie entre la France et l'Amérique, Gérald Panighi et Philippe Jusforgues, attachés au sol azuréen. Travaillés par les univers singuliers que leur peinture ou leur dessin façonnent, ils se retrouvent autour de la figuration décalée et poétique de corps, d'instants, de climats: autant d'énigmes drolatiques posées à la réalité de notre monde.

C'est en 2005, tombant sur une valise de retirages de photos de famille, que Philippe Jusforgues trouve l'occasion d'expérimenter le collage. «C'était comme un jeu... Je changeais un visage et toute l'image en était bouleversée... Le réalisme de la photographie et la légèreté du dessin étaient réunis... Mes personnages prenaient chair et ma palette d'émotions devenait plus large...» explique-t-il.
L'approche minimaliste de Philippe Jusforgues implique souvent une photographie amateur sur laquelle est ajouté un document imprimé, un fragment dessiné, ou de l'encre directement appliquée révélant un lien inattendu qui leur donne une seconde vie. En d'autres termes, une forme de recyclage poétique.

Gérald Panighi pratique le dessin avec un certain sens de l'économie, aménageant dans le blanc du papier de vastes zones de respiration. Au centre de grandes feuilles au format raisin, il inscrit de petites figures dessinées à la mine de plomb, souvent rehaussées au crayon de couleur ou à l'encre, parfois à l'huile. Il n'est pas rare que ce dessin discret soit à son tour verni, ce qui a pour effet d'amoindrir son aspect fait main au profit d'un rendu évoquant une reproduction mécanique.
La figure dessinée par Gérald Panighi est le plus souvent fragmentaire et de taille modeste, ce qui la rend difficile à appréhender. «Texte et images convoquent ici des idées furtives, des flashs de l'esprit qui ne font que passer et qui laissent place au vide immense. Une réserve de phrases poétiques et de dessins à venir». (Catherine Macchi de Vilhena)

Gregory Forstner livre une peinture à la fois désinvolte et élégante, qui n'est pas sans évoquer certaines postures précieuses du dandysme du début du siècle attachées à un art à la fois énigmatique et cultivé. Le travail sur les titres contribue à la délicatesse du trouble, puisque, contrariant les premières références immédiates de l'œuvre, ils obligent souvent le spectateur à négocier avec l'esprit facétieux du peintre qui mime une explication toujours plus fuyante. Mais c'est surtout le travail pictural lui-même, le traitement antinaturaliste de la matière barbouillée comme un maquillage artificiel, qui évoque sans détour une peinture baudelairienne, surcadrée comme un Degas, brossée comme un Manet, inachevée comme un Lautrec.

De son lointain et éphémère engagement comme clown dans un cirque itinérant, Jacques Flèchemuller a sauvegardé dans sa peinture impertinente et décalée, l'art de la pirouette et du pied de nez. Autrement dit du sourire et de la désinvolture; une manière de sauver les apparences et mieux pourfendre la carapace illusoire d'un certain monde.
Révélé en 1981 à Paris par la galerie Jeanne Bucher, aujourd'hui partagé entre Brooklyn et l'Ardèche, Jacques Flèchemuller s'inspire des années 1950 pour dire avec tendresse la vacuité qu'il ressent au sein d'un monde trop léché, trop convenu.

Jacques Flèchemuller, Gregory Forstner
Des statistiques terrifiantes
16 juin-01 août 2015
Nice. Galerie Eva Vautier

Katja Schenker : Temps Suspendu

Première exposition personnelle de l'artiste suisse Katja Schenker à Paris, cet événement est l'occasion de découvrir un ensemble d'œuvres représentatives de la production de l'artiste zurichoise. Depuis les années 1990, Katja Schenker développe un travail qui allie performance et sculpture, et utilise le dessin, la photographie et la vidéo pour approfondir et documenter les étapes successives de son processus créatif.

Lors de ses performances, l'artiste réalise différentes actions physiques qui transforment des matériaux ou des objets. Lors de la performance moll présentée au Jinji Lake Museum de Suzhou en Chine, l'artiste déploie un immense papier blanc sur l'intégralité du sol du lieu d'exposition. Cette action témoigne de la dimension physique et spatiale de son travail.

Pour sa performance veröffnen, Katja Schenker coupe un paquet de cordes qui déploie des rideaux de tulle orange sur les spectateurs, les intégrant entièrement à un dispositif sensoriel et poétique.

Ces performances sont des processus complexes, qui partent souvent d'une intension émotionnelle, retranscrite en dessin puis mise en scène avant d'aboutir à des sculptures qui conservent l'empreinte du geste créatif jusqu'à devenir parfois des objets reliques.

L'empreinte d'une action physique est manifeste dans l'œuvre rencontre présentée à la galerie. Dans cette subtile métaphore de la maternité, l'artiste serre dans ses bras un sac de ciment jusqu'à ce qu'il durcisse complètement, la sculpture devenant ainsi le résultat plastique de cette action.

Pour son exposition à la Galerie Mitterrand, la dimension performative du travail de Katja Schenker est mise à l'honneur. La performance lüften programmée lors du vernissage ouvre cette rencontre qui se prolonge avec la présentation d'œuvres représentatives du travail de l'artiste depuis dix ans.

La sculpture Nougat (Abschnitt), composée de béton et de matériaux naturels divers est le résultat d'une performance réalisée en 2009. Les plaques de ciment et d'argile Mit angewinkelten Beinen (Platten), créant une surface poreuse dans l'enceinte la galerie, rappellent également l'importance de la nature comme objet central de la création de Katja Schenker.

Les photographies füllen, quant à elles, témoignent d'une performance passée, rendant ainsi visible le processus de création, également tangible dans ses dessins Mit angewinkelten Beinen (Margareten), prémices de l'acte créateur, preuves d'une réflexion directrice.

Katja Schenker est née en 1968 à Saint-Gall en Suisse. Elle vit et travaille à Zurich.

Katja Schenker
Temps Suspendu
29 mai-11 juil. 2015
Paris 3e. Galerie Mitterrand

Gottfried Honegger

Pour la première fois, le Centre Pompidou consacre une exposition à l'artiste suisse Gottfried Honegger. A travers une cinquantaine d'œuvres (dessins, peintures, sculptures), l'exposition remet en lumière la trajectoire artistique de cet acteur majeur de l'art abstrait, en mettant principalement l'accent sur la genèse et le développement de ses Tableaux-reliefs.

Aujourd'hui âgé de 97 ans, Gottfried Honegger est un artiste à redécouvrir. Il commence sa carrière comme graphiste à Zurich dans la mouvance des artistes concrets suisses. Ce n'est qu'en 1958, lors d'un séjour à New York, qu'il choisit de se consacrer exclusivement à son travail artistique. C'est là qu'il montre pour la première fois des peintures monochromes dont la surface est animée par des éléments géométriques répétitifs en faible épaisseur, les Tableaux-reliefs.

En 1960, Honegger s'installe à Paris. Fasciné par le livre de Jacques Monod, Le Hasard et la nécessité, Gottfried Honegger est, dès 1970, l'un des premiers artistes en France à avoir recours à l'informatique. L'idée de programmation inspire aussi la conception des Tableaux-reliefs, dont les formats deviennent monumentaux. La distribution des couleurs et des formes, modules après modules, est également confiée au hasard par le biais de jeux de dés.

Echappant à toute monotonie malgré son aspect sériel, cette production permet à l'artiste une grande variété d'approches. Dans les années 1980 apparaissent des polyptyques ou encore des peintures dont les châssis découpés font jouer au mur d'exposition un rôle structurant. Depuis les années 1990, les Tableaux-reliefs — émancipés du plan du tableau — se confrontent à l'espace sous la forme de reliefs ou de sculptures de métal peint. Les Pliages, qui ajourent des cylindres blancs dont les découpes se développent dans l'espace, constituent le point d'orgue de l'exposition.

L'exposition du Centre Pompidou présente des œuvres des collections publiques françaises et d'importantes collections privées étrangères. Elle rend hommage à un artiste au parcours à la fois sensible et radical.

Gottfried Honegger
24 juin-14 sept. 2015
Paris 4e. Centre Pompidou

jeudi 11 juin 2015

Les Premières dames à l'honneur au Mémorial Charles de Gaulle : Exposition « Les Premières Dames, de l'ombre à la lumière »

Le Mémorial Charles de Gaulle, à Colombey-les-Deux-Eglises en Haute-Marne (52), propose l'exposition temporaire « Les Premières dames, de l'ombre à la lumière » dont le vernissage a lieu le Vendredi 26 Juin 2015 à partir de 19h.

Les visiteurs découvrent au cours de cette exposition les différentes facettes des épouses des présidents à travers des cadeaux reçus lors de voyages officiels tels que la clé de la ville de San Francisco offerte à Bernadette Chirac ou bien encore la guitare offerte à Carla Bruni par Michèle Obama. Des tenues de Haute-Couture portées lors de réceptions et prêtées par la Fondation Yves Saint Laurent ainsi que des images d'archives viennent compléter cette exposition en mettant en exergue le quotidien de ces ambassadrices de la France.

Le Mémorial a l'honneur de recevoir à l'occasion du vernissage de l'exposition le professeur Alain Pompidou, fils de Claude Pompidou, de Madame Marie-Gabrielle Egloff, petite-fille de Germaine Coty, et de messieurs Hubert Lebrun et Eric Freysselinard, petit-fils et arrière-petits-fils de Marguerite Lebrun.

Stéphane MARTINELLI, Conseiller départemental de la Haute-Marne - Maire de Rennepont et Président du Mémorial Charles de Gaulle - Jacques GODFRAIN, ancien Minsitre et Président de la Fondation Charles de Gaulle sont également présents lors de cet événement.

LA NAISSANCE DES « PREMIERES DAMES »

C'est lors d'un voyage aux Etats-Unis, en 1936, que pour la première fois l'expression « première dame » (first lady) est utilisée pour présenter Marguerite Lebrun, épouse du Président de la République française, Albert Lebrun. Puis en 1947, Michelle Auriol est la première dame à faire entrer des photographes au Palais de L'Elysée.

Dans le cadre de cette exposition, aucune des vingt-trois locatrices de l'Elysée, de 1870 à 2012, n'est occultée, même si l'accent est essentiellement mis sur les épouses des Présidents de la Vème République.

mercredi 10 juin 2015

Nanamorphose se dévoile à Pol'N ! du 15 au 20 juin 2015

Pol’N, lieu de mutualisation et d’expérimentation nantais, ouvre ses portes à l’exposition multifacette "Nanamorphose", inédite à Nantes. Exposition d’une dizaine d’artistes aux pratiques multiples, Nanamorphose se prête au jeu des interprétations et propose un visage multifacette de la femme.

À partir des travaux des différents artistes* hommes et femmes, se dresse un portrait multiple, codifié, caricatural, symbolique ou poétique. Les oeuvres graphiques, photographiques, textuelles, les objets, collages et installations plastiques mélangent stéréotypes, poids des conventions, fantasmes, symboles et représentations.
Un questionnement sur les nouveaux codes de la femme de ce XXIème siècle : La Nanamorphose.

Cette proposition artistique est également une invitation à la collaboration avec le lieu d’accueil. Certains membres de Pol’N, la Compagnie O, le collectif Kraken, le comédien Antoine Orhon et Marion Parpirolles répondent à l'appel pour offrir leur pratique ou leur vision, lors des performances de la soirée de dévernissage-performatif. Quelques invités surprises viendront compléter ce tableau, pour un temps double, trouble, festif et coloré, impétueux et sulfureux... à l’image de la femme que l’on est toutes et tous !

Infos pratiques :

• Du 15 au 20 juin,
ouverture de l’exposition au public de 13h30 à 18h30 (lun, merc, jeu, vend, sam)
(sauf mardi 16/06 de 15h00 à 18h30)

• Vendredi 19 juin : 20h - 00h30 Révélez la femme qui est en vous !
Performances impromptues : Antoine Orhon, Fabien Vehlmann "L'herbier sauvage", Aurélie Mazzeo, Valentin Naulin (collectif Kraken), Marion Parpirolles et à la tombée de la nuit, Compagnie O "Fragile... ça ne se dit pas".

• Samedi 20 juin :
13h30 - 18h30 Expo.
20h - 00h : soirée de clôture en présence des artistes.

*Artistes présentés :
Elodie Ancelin, Franck Bouëtard, Lydia Carmona, Cécily, Anne-Sophie Criaud, Daniel Habasque, Fred Hubert, Babeth Le Gac, AnneClaire Macé, Katel Mercier, Zanzim. Avec la participation de la Compagnie O, Kraken, Antoine Orhon, Aurélie Mazzéo, Marion Parpirolles, Fabien Vehlmann.

mardi 9 juin 2015

Plus que parfaits… Corps augmentés en scène

Exposition d’été de l’Opéra National de Bordeaux du 9 juillet au 6 septembre au Grand-Théâtre

Best European Destination 2015, Bordeaux – via son opéra national – propose chaque été une grande exposition dont le thème international parle aussi bien aux touristes étrangers qu’aux visiteurs français.

Organisée par l’Opéra National de Bordeaux dans le Grand-Théâtre, l’exposition 2015 «Plus que parfaits… Corps augmentés en scène» a été imaginée par les scénographes-architectes Philippe Casaban et Eric Charbeau* – en prenant appui sur tous les artifices qui – mis en oeuvre par les ateliers de couture, perruque, déco-costumes, etc… – transforment la silhouette de l’artiste pour qu’il incarne un personnage et entre dans sa peau.

Le corps augmenté est une matière première des arts vivants. L’exposition estivale du Grand Théâtre de Bordeaux invite à la rencontre de ces corps éphémères qui n’existent que sur scène. Un temps soigneusement étiquetés et conservés, tous les appendices cachés ou non sont de retour en pleine lumière, acteurs d’une ébouriffante leçon d’anatomie.

Vertugadins, structures à poils et à plumes, somptueux costumes, perruques, prothèses en latex, substituts numériques et toute la cohorte d’inimaginables accessoires deviennent, pour eux-mêmes le temps d’une mise en scène, objets de tous les étonnements et de toutes les convoitises.

*Casaban & Charbeau, architectes-scénographes : leur collaboration avec l’Opéra National de Bordeaux est associée à cinq nouvelles productions confiées à Laurent Laffargue : Le Barbier de Séville (1999), Don Giovanni (202), La Bohême (2007), Carmen (2011), Les Noces de Figaro (2012).

Ouverte du lundi au samedi de 12h à 18h30 (sauf les 14 juillet et 15 août)
Tarifs : plein tarif : 5€ – Groupes de + de 10 pers. : 3€ Jeunes -26 ans : 3€ – demandeur d’emploi : 3€.
Billetterie : Boutique du Grand-Théâtre, Kiosque Bordeaux Culture (hors visites guidées organisées par l’Office de Tourisme)

Visite guidée historique du Grand Théâtre et accès à l’exposition (avec un guide conférencier du patrimoine) :
Du lundi au samedi à 16h (sauf 14/07 et 15/08).
Tarif plein 9,50 € et tarif réduit 8,50 € ; gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés.
Informations et réservations Office de Tourisme de Bordeaux www.bordeaux-tourisme.com.
Pendant la durée de l’exposition, l’accès à la salle pourra être temporairement suspendu en raison de travaux importants en faveur de l’accessibilité.

Renseignements
www.opera-bordeaux.com
Grand-Théâtre – Place de la Comédie – Bordeaux
Du mardi au samedi de 13h à 18h30

lundi 8 juin 2015

Exposition : Michel Wohlfart au domaine du château des Vigiers (Dordogne) à partir du 10 juillet

Michel Wohlfahrt, Sculpteur français

Tant d’histoires … tant de personnages …
Un à un, immobile, chacun de ses héros a un rôle à jouer et semble l’exprimer dans un mouvement perceptible, car on devine toujours la suggestion d’une danse, d’un élan, d’un appel, d’une fuite, d’un cri, d’un tourbillon.

Fidèle à la terre depuis plus de 50 ans, avant de devenir sculpteur, il était compagnon potier de belle renommée. Du nord-est français au sud tunisien, il a travaillé et tourné différentes terres dans plusieurs ateliers.

Cette rupture avec la création de l’objet défini est venue d’une profonde nécessité, évidente et progressive, vers une création où l’imprévu et l’audace permettent une expression qui lui convient évidemment mieux.

Ses personnages, depuis 30 ans, sont marqués par divers temps de vie, nourris d’austérités, de questionnements, de rires, de perfections, de tristesses, d’absurdités, de tendresses, d’incompréhensions, etc…

Comme une île posée quelque part dans le sud de la France, son espace de vie et de travail est habité par son imaginaire, ses songes et ses nuages. Certaines présences sont achevées, d’autres attendent de l’être, quelques unes ont vieillies et resteront là. Tous s’observent et s’apprivoisent : du vieux vrai landau au grand nomade, du pneu en béton à l’ange posé sur une épaule.

Michel Wohlfahrt peint ses personnages avec des teintes lumineuses et contrastées, comme si il voulait provoquer la terre et dissimuler la matière. Il agit de même sur ses grands bronzes. Sans complaisance, ses couleurs accompagnent le mouvement et valorisent des volumes.

Particulièrement de terre, mais aussi de bronze, de béton, de verre ou de métal, baroques ou fantasques, intimistes ou aventurières ses silhouettes intègrent, une à une, depuis 1978, plusieurs musées de France et d’Europe, de nombreux jardins publics ainsi que des propriétés privées.

Comme une évidence, des amants bleus aux sirènes colorées, du toréro à l’alsacienne avec ses petits, de ses corps masculins ou féminins, souvent élancés, parfois écorchés, l’élégance et l’harmonie se conjuguent avec pudeur et tendresse. Tous semblent ancrés malgré la légèreté qu’ils dégagent, enracinés comme des arbres dont l’écorce raconte les années passées, notre histoire.

A propos de la Galerie Bénédicte Giniaux

Depuis plus de vingt ans, Bénédicte Giniaux va à la rencontre d’artistes et organise de nombreuses expositions personnelles et collectives. C’est en 2010 qu’elle choisit de quitter l’Oise pour aller vivre en Dordogne et ouvrir la première galerie d’art de Bergerac, dans le centre historique.

En priorité, l’art figuratif personnalisé et stylisé autour de différents thèmes : monde animalier, voyage, nu, scènes de vie, nature morte.

Une galerie d’art où dominent rêve, poésie, tendresse, humour et témoignages, signés par des artistes engagés dans leur création, dont la réputation s’envole, pour certains, bien au delà de nos frontières.

Plus d'informations : www.galeriebenedicteginiaux.fr

Michel Wohlfart

Exposition au domaine du Château des Vigiers
24 240 Monestier

10 juillet / 20 septembre 2015
Tous les jours de 10h à 21h

mercredi 3 juin 2015

Exposition « Les Postes dans la Grande Guerre, le cas singulier des Ardennes »

la lettre du poilu © Musée de la Poste Paris
Du 27 juin au 13 septembre 2015, la Vitrine des Ardennes à Charleville-Mézières accueille l’exposition labélisée Centenaire « Les Postes dans la Grande Guerre, le cas singulier des Ardennes », réalisée en partenariat avec La Poste Champagne-Ardenne, L’Adresse musée de La Poste à Paris et l’Amicale philatélique des Ardennes, dans le cadre des commémorations du Centenaire de 14-18.

Cette exposition, à travers l’exposition nationale « Les Postes dans la Grande Guerre », explore le cas singulier du Département des Ardennes, occupé entièrement par l’Armée allemande qui y avait installé son Grand Quartier Général.

Le visiteur sera mis en situation grâce à la découverte de documents d’époque : affiches sur les conditions de circulation du courrier, des envois (argent, colis…), correspondance quotidienne entre un Poilu et son épouse, différents types de cartes-lettres militaires, oblitérations et cachets pendant l’Occupation, documents de censure…

Des classes du département apporteront une touche artistique grâce à un travail sur le matériel des postiers : le tampon, l’empreinte, les timbres, les sacs postaux… et sur les mouvements artistiques pendant la 1ère Guerre Mondiale, donnant lieu à des réalisations plastiques grand format.

Vitrine des Ardennes

24, place Ducale – BP419
08107 Charleville-Mézières
www.ardennes.com

Du lundi au samedi : de 10h à 12h30 et de 13h30 à 19h
Dimanche et jours fériés de 14h à 19h
Entrée libre

lundi 1 juin 2015

Delphine Deguislage, Franck Gérard - Le laboratoire de Monsieur Deshimaru

Le laboratoire de Monsieur Deshimaru, exposition collective présentée à la galerie Mélanie Rio cet été, est une invitation lancée aux artistes de la galerie à réagir à la lecture du roman L'annulaire de Yoko Ogawa.

Des livres de Yoko Ogawa filtre une «inquiétante étrangeté». L'auteure japonaise déploie un univers où se manifestent des évènements singuliers, étranges, le réel y est imprégné de surnaturel.
L'histoire relatée dans l'Annulaire prend place dans un laboratoire logé dans une ancienne pension de jeunes filles où plane le souvenir d'une époque révolue. Un taxidermiste, Monsieur Deshimaru, personnage énigmatique, prépare, conserve et archive des objets dépositaires d'histoires singulières, confiées par des clients désireux de s'en libérer.

«Le sens de ces spécimens est d'enfermer, séparer et achever. Personne n'apporte d'objet pour s'en souvenir encore et encore avec nostalgie. [...] faire un spécimen ne revient-il pas à l'enfermer pour toujours à l'intérieur de soi?» (Yoko Ogawa).

Chaque artiste a abordé ce livre sous un angle particulier, certains s'attachant à l'histoire d'un personnage, à l'évocation d'un lieu ou d'un objet: les chaussures de la jeune fille dessinées par Yann Thoreau ou la chambre désormais vide de l'une des pensionnaire qu'illustre la photographie de Jean-Claude Pondevie.

Franck Gérard, Delphine Deguislage, Benoit-Marie Moriceau et Thomas Tudoux nous invitent à découvrir leur propre spécimen: réminiscence d'une histoire douloureuse, portrait de l'artiste ou memento mori.
Inspirée de photographies de la tribu Selk'Nam réalisées au début du XXe siècle en terre de feu par Martin Gusinde, un missionnaire allemand, Angélique Lecaille reproduit un fuseau, objet rituel de cette tribu. L'échelle amplifiée de la pièce fait écho aux représentations fantasmatiques des peuples Patagons transmises par les écrits des explorateurs du XVIe siècle.

Silvana Reggiardo et Patrick Tourneboeuf se réfèrent au spécimen dans sa vocation représentative sous la forme d'un échantillon de paysage, interrogeant le statut de l'image comme objet de représentation et de projection. Ponctuant l'exposition par leur apparition fortuite, les textes elliptiques de Julie Portier et les illustrations à l'encre de Briac Leprêtre sont extraits d'un projet d'édition en cours, Les pots Cassés, une collection d'histoires et de souvenirs cristallisés autour d'un objet.

«Le laboratoire de Monsieur Deshimaru» peut être perçu comme une ouverture sur l'imaginaire de Yoko Ogawa. Entre réalité, souvenir et fantasme, la découverte des œuvres présentées dans l'exposition procure au visiteur un lancinant sentiment d'étrangeté et de familiarité.

Delphine Deguislage, Franck Gérard
Le laboratoire de Monsieur Deshimaru
29 mai-25 juil. 2015
Nantes. Galerie melanieRio

Céleste Boursier-Mougenot - Clinamen

L'œuvre de Céleste Boursier-Mougenot se présente comme une piscine bleutée, à la surface de laquelle des bols de porcelaine blanche évoluent et tintinnabulent, créant ainsi un paysage visuel et auditif, à la fois apaisant et immersif.

La simplicité apparente de l'installation est inversement proportionnelle à la fascination qu'elle exerce sur le visiteur. Les récipients, qui se percutent dans un bassin circulaire sous l'effet d'un léger courant, produisent une mélodie similaire à celle générée par des bols tibétains. La persistance rétinienne et auditive engendrée par le dispositif invite ainsi le spectateur-auditeur à s'abstraire de son environnement pour se concentrer exclusivement sur l'écoute.

Rien ou presque n'est laissé au hasard dans le processus de composition très élaboré de ces piscines, pourtant nées dans l'appartement même de l'artiste. Car c'est en compositeur que Céleste Boursier-Mougenot configure les différents paramètres qui permettent la transformation de ces objets ready-made en un instrument sophistiqué capable de générer ses propres sonorités sans qu'aucun interprète n'intervienne. L'œuvre est d'emblée envisagée comme la transposition d'une partition en un dispositif visible qui génère une forme sonore.

Plasticien et musicien de formation né en 1961 à Nice, Céleste Boursier-Mougenot redéfinit les modalités d'émission de l'œuvre sonore et de sa réception. Sa démarche s'inscrit en cela dans l'esthétique du détournement, héritée de Dada et de Fluxus. Il est également inspiré par l'attitude «Do it Yourself» qui traverse toute la scène musicale new-yorkaise, du punk à la musique expérimentale. À partir de situations ou d'objets les plus divers, dont il parvient à extraire un potentiel musical, il génère des formes sonores qu'il qualifie de vivantes. Étroitement lié à l'architecture ou à l'environnement du lieu d'exposition où elle est présentée, chaque installation constitue le cadre propice à une expérience d'écoute exceptionnelle.

Céleste Boursier-Mougenot est aujourd'hui une figure majeure dans le paysage de l'art contemporain international et expose ses œuvres dans le monde entier. Cette installation, originellement Sans titre, a été exposée dans de nombreuses galeries et institutions culturelles en France et à l'international, depuis sa première apparition en 1997 à la galerie du Capc Musée de Bordeaux et son acquisition par le Frac Lorraine en 1999, jusqu'à ses récentes déclinaisons sous des dénominations diverses: variations à la Pinacothèque de São Paulo, clinamen à la National Gallery of Victoria et présences à la galerie Mazzoli de Berlin en 2013.

Au Centre Pompidou-Metz, clinamen s'inscrira comme une étape dans le sentier des Cabanes sonores inauguré le 20 juin 2015 dans le cadre du «Festival Cabanes», organisé par le Conseil général de Moselle du 16 mai au 20 septembre 2015.

À partir du 8 mai 2015, Céleste Boursier-Mougenot représentera la France à la 56e Biennale de Venise avec le projet rêvolutions, sous le commissariat d'Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz. Sélectionné sur près de quarante propositions, il transforme le pavillon français en un paysage onirique et sonore au sein duquel les visiteurs peuvent s'immerger.

Du 24 juin au 13 septembre 2015, il sera également présenté au Palais de Tokyo à travers l'exposition «acquaalta».

Céleste Boursier-Mougenot
Clinamen
03 juin-28 sept. 2015
Metz. Centre Pompidou-Metz

Rollin Leonard - New Portraiture

Le travail de Rollin Leonard explore de manière systématique le prolongement digital de la vie humaine. L'artiste soumet ses sujets photographiés à toute sorte de tortures algorithmiques, notamment en disjoignant les membres ou en les reproduisant à l'infini jusqu'à créer des compositions humanoïdo-abstraites.

Pour «New Portraiture», Rollin Leonard met de côté une forme d'angularité qu'on lui connaît pour travailler sur des formes plus organiques. Il opère un passage d'une mécanique des solides à une mécanique des fluides. Chaque pièce est un exercice d'imagerie liquide permise par un procédé photographique élaboré.

Rollin Leonard explique sa démarche :
«New Portraiture» est constitué d'un ensemble de photos, d'objets semi-sculpturaux qui sont ré-arrangeables, flexibles. Les sujets traités sont des humains, aplatis par une lumière uniforme et une profondeur de champ où tout est mis au point. Le processus qui consiste à extraire les surfaces pour les transformer en des objets circulaires est variable: l'eau permet de réfracter et de distordre la lumière, les matrices polygonales des surfaces photographiques sont froissées pour former les visages, et une énorme figure en plastique apparaît faussée par le jeu de perspective.

L'esthétique de ces objets relève de la manipulation numérique. Les termes «liquéfier», «grossir» et «froisser» utilisés sur Photoshop pour désigner des fonctions de manipulation des images, ne sont in fine que des analogies. Je souhaitais explorer les analogies physiques de ce type de fonctions numériques. Dans les tournages, on opère une distinction entre les effets physiques appelés effets pratiques et ceux réalisés en post-production, appelés effets visuels. Les effets que je propose sont des effets pratiques qui visent à mettre en avant la magie générée par les ordinateurs.»

Rollin Leonard a pensé cette récente série de travaux pour trois espaces : Xpo Gallery, Transfer Gallery et Cloaque.org. «New Portraiture» est également la première collaboration entre Transfer et Xpo Gallery, et la première exposition personnelle de l'artiste en Europe.

Rollin Leonard
New Portraiture
28 mai-22 juin 2015
Paris 3e. Xpo Gallery

Antoni Muntadas

Antoni Muntadas est l'un des premiers praticiens de l'art multimédia. Depuis le début de sa carrière, il utilise la performance, la vidéo, les installations, la photographie, le multimédia, le livre, Internet et l'art dans l'espace public pour répondre aux principaux enjeux politiques et sociaux de notre temps. Ses œuvres, incisives, abordent des notions telles que la relation entre public et privé, les flux d'information liés au paysage médiatique, la dynamique de l'architecture officielle et autres enjeux sociaux. À travers elles, Antoni Muntadas met en avant les systèmes visibles et invisibles du pouvoir dans une société dominée par les mass media, l'hyperconsommation et les technologies de pointe.

Depuis ses premières œuvres dans les années 1970, jusqu'à sa série en cours On Translation, qui pose de front la question de l'interprétation culturelle, en passant par son manifeste de 1981 dans lequel il demande au public de se poser la question «Qu'est-ce qu'on regarde?», Antoni Muntadas a créé un vaste corpus d'œuvres d'envergure très diverse.

Sa dernière grande exposition institutionnelle en France, a eu lieu à Paris au Jeu de Paume fin 2012 début 2013, Intitulée «Entre/Between», elle retraçait l'ensemble de la carrière de l'artiste et mettait l'accent sur les idées qui sous-tendent ses quarante ans de pratique artistique.
Sa dernière exposition parisienne intitulée «...et avec cela?», qui a eu lieu dans la galerie Michèle Didier, rue Notre-Dame de Nazareth, à Paris, du 7 novembre au 13 décembre 2014, a inspiré l'exposition à la galerie Espace pour l'art, qui sera visible à Arles, au mois de Juin 2015.

Il y présentera notamment, Cimetière (2014) issu du projet On Translation, une série de douze photographies de différents cimetières dans le monde. Certains sont facilement reconnaissables, pour d'autres, le visiteur tentera de déterminer où ils se situent. Cet ensemble souligne la sacralité de chaque lieu tout autant qu'il met en exergue leurs particularismes régionaux en la matière. Incidemment mais non sans intention, Antoni Muntadas nous incite à penser que les morts quelle qu'ait été la visibilité dont il jouissait dans la société de leur temps, ne sont guère mieux lotis que leurs proches voisins de cimetière.

Sera également exposée Ordeal of Picasso's heirs (Le supplice des héritiers de Picasso, 2012), une photographie publiée par The New York Times Magazine datée du 20 avril 1980. Avec cette œuvre entièrement basée sur la reproduction, Antoni Muntadas s'intéresse au droit à l'image mêlé à celui de l'auteur qui commercialise la photographie.
Pour compliquer plus encore le statut de cet objet, Antoni Muntadas a choisi de la diffuser non pas sous la forme d'un tirage mais sous celle d'un fichier numérique enregistré sur DVD. La reproduction de l'œuvre devient alors incontrôlable car elle peut être reproduite à l'infini, et cela jusqu'à des dimensions imposantes, celles d'un «wall paper» de 2,80 mètres de largeur.

Antoni Muntadas
05 juin-27 juin 2015
Vernissage le 04 juin 2015
Arles. Asphodèle. Espace pour l’art