mercredi 17 février 2016

Clara Citron, Matthew Couper - ImageTexte4

Topographie de l'art continue la réflexion plastique née de la rencontre entre l'écrit et l'image avec cette quatrième exposition. Gravures, peintures, feuilles de journaux effacées, figures sacrées et calligraphie dialectisent la circulation entre les médiums et les médias et la construction de notre relation symbolique aux images textes, sous la direction du commissaire d'exposition Horst Haag.

L'art d'hier, l'art de demain et quelques notes sur les deux (Extrait)
Les garagistes du bon vieux temps accrochaient au mur de leur atelier des calendriers Pirelli.
Filles rapides et autos sexy… ils savaient ce qu'est la beauté, eux.

Boy meets girl, ainsi commence l'histoire. Quand l'écriture et l'image se rencontrent, elles s'inspirent l'une de l'autre, se renforcent mutuellement, des mondes insoupçonnés se déploient. La fiction devient plus riche en nuances, plus colorée, elle gagne en contrastes. La non-fiction devient plus intelligible, plus claire, sans équivoque. Les images gagnent en force expressive, élargissent l'horizon, étoffent le propos.

Tout ce qui est écrit fait image pour nous. Nous parlons d'une image graphique, confuse ou harmonieuse, chaotique ou policée. De même, face à un texte imprimé ou gravé dans la pierre, nous parlons d'image graphique; quant à la pictographie, c'est autre chose, les mots peuvent être brodés ou tapés à la machine, calligraphiés ou couchés sur le papier.
Dans le mot lithographie, nous lisons deux mots : lithos (pierre) et graphie (écriture, dessin) — ce dernier terme désignant deux activités différentes que le vocabulaire ne sépare pas encore. Une synergie, l'action conjointe de substances et de facteurs qui mutuellement se renforcent, s'intensifient, ou qui même permettent de produire un certain résultat.

Si l'art n'était rien d'autre qu'une méthode expérimentale sur la table d'un laboratoire invisible visant à démontrer la beauté à travers un processus persévérant ou dans un instant de génie, nous aurions déjà fait un pas sur les traces de son mystère. Élèves ou maîtres, épigones ou avantgardistes, défenseurs de la réduction ou de l'accumulation, tous veulent attirer l'attention, plaire et convaincre, comme n'a jamais cessé de le faire tout naturellement la beauté. Réellement, ceux qui ont bien plus à dire, à écrire, à présager que tous les autres sont les artistes non-conformistes, les art-brutistes. Outsiders, selftaughts, autodidactes curieusement souffrent de leur statut, ou plutôt de leur non-statut. Ils ne veulent pas rester en dehors, ils veulent être des insiders.

Clara Citron, Matthew Couper
ImageTexte4
16 fév.-27 avril 2016
Paris 3e. Topographie de l’art

jeudi 11 février 2016

Noémie Goudal - Cinquième corps

Noémie Goudal présente dans cette exposition «Cinquième Corps», les séries «In Search of the First Line» (2014), «Observatoires» (2014) et «Southern Light Stations» (2015). Celles-ci côtoient des pièces inédites produites spécifiquement pour l'espace du Bal.

Noémie Goudal crée des sculptures photographiques ambiguës, fabriquées de toutes pièces. Elle installe ces édifices, souvent faits de papier, dans des paysages naturels, recréant ainsi de nouvelles perspectives. Ces éléments architecturaux (escaliers, dômes, tours…) ou cosmiques (ellipses…), sont placés dans des océans vierges ou des étendues désertes.

En s'attardant sur ces formes, le regard descelle aisément la trace d'artifices (plis, imperfections, cordes, câbles,…) caractéristiques d'objets en deux dimensions conçus pour l'unique finalité de la photographie.

Dans «In Search of the First Line», c'est la contradiction temporelle qui est à l'œuvre: l'architecture d'édifices anciens se mêlent aux enchevêtrements de béton des ruines industrielles.

Dans «Observatoires», des bâtiments, usines ou entrepôts, photographiés en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, semblent flotter dans un espace indéterminé, non sans évoquer les architectures cosmiques indiennes érigées à Delhi ou Jaipur au XVIIIème siècle.

Dans «Southern Light Stations», Noémie Goudal explore l'espace céleste, longtemps considéré à la fois comme le miroir des dérèglements terrestres et la manifestation du sacré. De l'Antiquité au Moyen Age, on y observe un emboîtement de sphères tournoyantes, un soleil de cristal éclairé par une grande torche ou de fulgurantes apparitions de boules de feu. La Terre est souvent décrite comme reposant sur l'eau, et le ciel, comme une voûte posée au-dessus d'elle, la limitant de toute part.

L'œuvre de Noémie Goudal se nourrit du regard interrogateur de l'homme sur l'univers, espace de re-créaction où l'imaginaire s'étend à l'infini, comme un cinquième corps fait d'éther (ou cinquième élément). A la fois images et objets, les installations de Noémie Goudal se jouent de ces spéculations. Brouillant à dessein nos repères, elles oscillent entre hallucination et fait, miroirs de nos vies modernes où s'exercent simultanément d'insaisissables et contradictoires régimes de vérité.

Noémie Goudal
Cinquième corps
12 fév.-08 mai 2016
Paris 18e. Le Bal

mercredi 10 février 2016

Taysir Batniji, Bertrand Gaudillère - Rêver d'un autre monde

Rêver d'un autre monde. Représentations du migrant dans l'art contemporain

Le Centre d'Histoire, de la Résistance et de la Déportation présente une exposition collective livrant différentes écritures sur le thème du voyage et de l'exil des migrants extra-européens, à travers une sélection de propositions artistiques. Phénomène constant dans l'histoire de l'humanité, le fait migratoire est toujours lié au contexte économique ou géostratégique. Pour aborder ce sujet, le Chrd s'intéresse à la représentation qu'en donnent les artistes et photographes contemporains. Les champs qu'ils explorent, les parcours qu'ils soulignent livrent la chronique sensible, parfois métaphorique, de l'un des faits majeurs de ces trente dernières années. Le projet s'inscrit dans la continuité des expositions «Voyages pendulaires» (sur une famille de Roms roumains de Lyon) et «Tchétchènes hors sol», qui abordaient le thème du départ, subi ou volontaire.

Le rêve d'une vie meilleure, pour soi et pour ses proches, est une aspiration partagée par tous. Il accompagne le migrant poussé à l'exil et constitue parfois l'impulsion initiale et décisive qui provoque son départ. Ce rêve d'un autre monde est aussi un puissant moteur pour des artistes devenus les témoins privilégiés de situations individuelles ou collectives qui rendent compte de notre temps. Aborder la question des migrants, au sein d'un musée porteur des idéaux de la Résistance, consiste avant tout à parler de l'humanité et de l'humanité depuis ses origines, tant il est vrai que la migration est un sujet vieux comme le monde. Face à l'accélération récente du phénomène, aux drames humains engendrés et à l'incroyable déferlement d'images qui nous submerge, les artistes offrent une réponse à un besoin essentiel, auquel le politique ne pourvoit plus, celui du lien de l'homme à sa communauté, du rapport du singulier à l'universel.

Il y a dix ans, partant du postulat que l'art a sa place dans un musée d'histoire, tout autant que l'histoire dans un musée des beaux-arts, le Musée de l'histoire de l'immigration à Paris décide d'accueillir dans ses collections les travaux d'artistes, français ou étrangers, résidant et travaillant en France ou ailleurs. Tous placent au centre de leur démarche les problématiques de l'immigration, du territoire, des frontières et des racines. Le Chrd a choisi au sein de cette collection devenue référence les œuvres de sept artistes, que viennent compléter d'autres travaux retenus pour leurs qualités plastique et réflexive.

Informations pratiques
Mercredi-dimanche, 10h-18h
Centre d'Histoire, de la Résistance et de la Déportation
14, avenue Berthelot. 69007 Lyon
Renseignements: 04 72 73 99 00
www.chrd.lyon.fr

Taysir Batniji, Bertrand Gaudillère
Rêver d'un autre monde
04 fév.-29 mai 2016
Lyon 7e. Centre d´histoire de la résistance et de la déportation

jeudi 4 février 2016

Le Brand Store BMW George V présente l’exposition « Michel Vaillant Art Strips » et la BMW Z4 GT3 by Michel Vaillant ayant couru aux 24h de Spa-Francorchamps.

Du 9 février au 30 avril 2016, le Brand Store BMW George V présente une exposition consacrée aux « Michel Vaillant Art Strips ». La BMW Z4 GT3 décorée aux couleurs de Michel Vaillant et pilotée par Timo Glock, Bruno Spengler et Alessandro Zanardi lors de l’édition 2015 des 24 heures de Spa-Francorchamps sera à Paris pour cette occasion.

Les amateurs de bandes dessinées et de sport automobile pourront découvrir dans le Brand Store BMW George V pas moins de 15 adaptations de dessins de Jean Graton, le créateur de Michel Vaillant. Ces « Michel Vaillant Art Strips » proviennent des célèbres bandes dessinées et ont été retravaillés et mis en valeur par Dominique Graton, belle-fille de l’artiste et directrice artistique de la Fondation Jean Graton. Les talents conjugués du dessinateur et de la graphiste donnent naissance à de nouvelles œuvres baptisées « Michel Vaillant Art Strips ». Elles propulsent la BD culte du sport automobile dans l’art contemporain. Ces œuvres sont réalisées en tirage limité (30 exemplaires), chacune est signée et numérotée et accompagnée d’un certificat d’authenticité délivré par la Fondation Jean Graton.

Une des attractions des dernières 24 heures de Spa-Francorchamps a sans aucun doute été la BMW Z4 GT3 décorée aux couleurs Michel Vaillant. Pilotée par les anciens pilotes de F1, Timo Glock et Alessandro Zanardi ainsi que par le champion DTM 2012, Bruno Spengler, cette voiture a attiré tous les regards. Spécialement adaptée au handicap d’Alessandro Zanardi pour lui permettre de disputer sa première course de 24 heures en compagnie de ses deux coéquipiers, cette voiture présentait un autre attrait pour les nombreux spectateurs. La décoration de cette voiture de course a en effet été confiée au studio Graton qui a repris outre l’emblématique onomatopée « Vrooaarr » figurant sur les flancs, un dessin représentant les trois pilotes sur le capot avant. Pour la première fois, la BMW Z4 GT3 sera exposée en France au Brand Store BMW en l’honneur de l’exposition consacrée au « Michel Vaillant Art Strips ».

Informations utiles :
Exposition « Michel Vaillant Art Strips », du 9 février au 30 avril 2016
Brand Store BMW George V
38 avenue George V, 75008 Paris
Entrée Libre du lundi au samedi de 10h à 20h

mercredi 3 février 2016

Beat Zoderer - The Balloon And Some Other Toys

Françoise Thies, historienne de l'art, mathématicienne, commissaire et critique d'art, caractérise le travail de Beat Zoderer comme une «une révélation de ce qui a été fait». L'artiste d'origine suisse emploie des matériaux de la vie quotidienne comme base de travail, provenant de quincailleries ou de magasins de matériaux. A partir d'eux, il élabore des structures méthodiques basées sur la répétition ou des schémas mathématiques – chaque pièce suivant un procédé arbitraire.

La volonté de Beat Zoderer, à travers cette méthodologie, est de «mettre de l'ordre dans le chaos». Si ses pièces laissent place aux imperfections et aux erreurs, elles empruntent parfois au langage formel de la géométrie abstraite. L'ambiguïté et les contradictions inhérentes à ce processus de réalisation caractérisent l'œuvre de Beat Zoderer.

«Mon centre d'intérêt ne concerne pas la façon de faire quelque chose, c'est plutôt la signification essentielle qui m'intéresse. Ou, en le disant autrement, ce qui est caché derrière les systèmes et les concepts que je dévoile» résume Beat Zoderer.

Beat Zoderer dit avoir fait des recherches sur les couleurs depuis de nombreuses années. Il a commencé à expérimenter sur des matériaux, en laissant la couleur intacte de leurs surfaces. Il en conclue que «la couleur ne devient vraiment appréciable que quand elle est appliqué à quelque chose».

Quand on demande à Beat Zoderer s'il y a une couleur unique pour lui, il répond «Je ne crains pas de couleurs, qu'elles soient fortes ou douces, belles ou répugnantes. Seulement avec le bleu, la couleur si souvent décrite et exaltée, avec le bleu, j'ai un problème!»

Informations pratiques
Mercredi-samedi, 14h-19h
Snap projects
4, rue de la Thibaudière. 69007 Lyon
www.snap.projects.com

Beat Zoderer
The Balloon And Some Other Toys
06 fév.-26 mars 2016
Lyon 7e. Snap Projects