On pourrait comparer les expérimentations de Bruno Botella à des dispositifs cinématographiques subvertis, tronqués, souvent même littéralement absents. Il définit, par exemple, le dessin animé comme «un dessin sans papier autant qu'il est un film sans caméra».
Pour l'une des œuvres de l'exposition, Oborot (2012), il manipule une pâte à modeler aux vertus hallucinogènes dont les molécules, absorbées par la peau, provoquent un état de transe. Il en résulte des œuvres-rebuts en forme de sacs de pâte à modeler.
Plus récemment, l'artiste a conjugué l'utilisation d'une méthode de rééducation pour les personnes souffrant d'une amputation et l'emploi d'une pâte anesthésiante travaillée à l'aveugle. D'un processus reposant sur une dynamique d'apparition et de disparition proviennent à la fois la matrice et le résultat: Problème pédagogique (White Peephole) (2014) et Problème pédagogique (Dans le noir la boue tout bas les bribes et ce miroir (film)) (2014).
Nombreuses sont les œuvres de l'artiste qui s'appuient sur un dispositif aveugle et visent une apparition fugace. Obscurité, vue troublée ou empêchée y sont la condition de tout phénomène, optique, mental et sensoriel, ainsi que les facteurs et les révélateurs d'une corporalité prégnante.
Bruno Botella est né en 1976. Il vit et travaille à Paris.
Bruno Botella
11 avril-17 mai 2015
Paris 16e. Palais de Tokyo
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